Replaçant son sac à bandoulière sur son épaule, elle chercha rapidement son cellulaire à l’intérieur, l’esprit encré dans son activité elle ne vit aucunement arriver dans le feu de l’action le cycliste qui tomba à la renverse afin de lui éviter une chute. Comme figée sur place, la Rhodes porta ses mains à ses lèvres en s’accroupissant à la hauteur du jeune homme qui avait manqué de se casser une jambe. Par chance, le concerné semblait légèrement égratigné mais toujours avec le sourire aux lèvres. Les écouteurs toujours en marche, ils se relevèrent d’un même rythme, tandis que la belle prononça des paroles d’excuses murmurées et honteuse. « Je suis réellement désolée, vraiment pardonnez moi ! ». Dit elle derechef en baissant la tête, son regard fixement accroché au trottoir. Comprendre son comportement avec autrui avait quelques choses de complexe et d’implicite pour l’inconnu. Pour autant, contrairement à ce à quoi elle s’attendait le blond dérogeait à toutes règles. Il ne prenait aucunement la fuite bien au contraire, et la considérait d’un sourire sincèrement amical. Se pouvait il que le monde s’ouvre à une personne telle qu’elle était ? Le jeune homme ramassa son moyen de transport et le fit tenir contre l’un des nombreux remparts de la rue principale. N’osant le toiser davantage, elle se surprit a sentir le son de la musique quitter son ouie et lorsqu’elle releva son visage vers son interlocuteur elle comprit pourquoi. Ce dernier lui avait enlevé son casque, l’observant toujours avec cette expression mystérieuse et malicieusement joviale. « Tu sais que ce n’est pas courant de rencontrer quelqu’un qui parle alors qu’elle écoute de la musique quand bien même c’est de la bonne musique. ». Déclara-t-il en riant et en déposant ses écouteurs autour de son cou. Cependant voyant qu’elle était légèrement timide, il n’insista pas et opta pour un sujet de discussion plus léger. « Si j’accepte tes excuses, tu me diras peut être comment tu te nommes ? ». De légers tremblements parcouraient son échine, des frissons qui n’avaient pas lieu d’être mais qui firent leur apparition rien qu’a la question du blond. Si sa mère ne cessait de lui rabâcher son coté ermite, Caroline pris cependant un risque grand en faisant un pas vers l‘australien. « Caroline. Je m’appelle Caroline. ». Répliqua-t-elle toujours d’un timbre de voix timide et quelque peu sur la réserve. Dotée d’un troublement de la personnalité évitante, la jeune fille avait pour coutume de très peu se lier à ses pairs ou encore une grande tendance à se dénigrer, comme pour se punir. Les humiliations et le rejet de sa propre personne et des autres en faisaient également parti. (…) Les semaines étaient passées à une allure débordantes de surprises et de bonne entente pour Thomas et Caroline qui avaient sympathisés au plus grand étonnement de certains. Elle avait finit par apprendre de ce dernier qu’il était franco-australien et qu’il était présent à Melbourne pour son cursus scolaire et qu’il bossait également en tant que coursier pour un commerce de fleurs. Un être humain épanouit qui lui faisait découvrir au fur et à mesure de nouvelles sensations. Il était aux alentours de six heures du soir lorsqu’ils s’aventurèrent dans le parc de la ville. « Ferme les yeux, tu veux bien ? ». Lui dit il comme une assertion douce et confiante à son oreille. Le jugeant d’une expression légèrement anxieuse, la brune ferma ses prunelles écorces et respira doucement pour reprendre le contrôle de sa respiration. « Tu m’as toujours fait confiance jusque là, alors essaie juste de planer comme un oiseau. Il n’y a rien juste toi et moi. ». Thomas débitait ses paroles comme un requiem de douceur et de protection. Elle le sentit un instant s’éloigner, puis doucement avec prévenance son camarade la serra affectueusement dans ses bras. Caroline pouvait sentir le souffle du jeune homme jouer dans son cou, l’odeur de sa peau dansant jusqu’à ses narines. « Tu vois, cela n’a rien d’une humiliation. Je ne laisserai jamais personne te faire souffrir Care. ». Lui avait il soufflé à l’oreille d’une voix certaine et réelle pour en croire la sincérité. La sincérité ? Il n’y avait que cela de vrai depuis qu’elle avait sa connaissance quelques temps auparavant. Ses bras pendaient le long de son corps, elle soupira sans bruit et avec une certaine lenteur elle serra à son tour Silas dans ses bras. « Ne fais aucune promesse Tom, tu pourrais ne pas pouvoir la tenir malgré toi. J’ai déjà vécue cela et venant de … ». « … de moi, tu ne risqueras jamais rien ma belle. Ait davantage confiance en moi, en toi et pourquoi pas en notre amitié qui est devenu un nous. ». Certain était le terme approprié à sa phrase dont il lui avait coupé la réflexion. C’était un début, un début étrange mais qui peut être ne trouverait jamais de fin et au plus profond d’elle-même, Caroline espérait pour la première fois depuis longtemps.