Tous les jours, à la même heure, le brun passe la porte de son café favori, dans une petite rue bruyante et animée du centre ville. Tous les jours depuis un mois, il y rentre avec plus d'envie et un sourire supplémentaire. La raison ? Cette jolie brune assise seule à une table au fond de la salle. Leur table. En grande farceuse Charline téléphonait à l'émission radio de Charlie pour faire des blagues. Blagues qui ne faisaient rire que lui. Et un matin, par le plus merveilleux des hasards, ils se sont rencontrés, ici. Depuis ils ne se sont plus quittés. Ils se retrouvent tous les jours, sans exception. Ils ont besoin de leur dose quotidien. Charlie a besoin de sa dose quotidienne de Charline. Il fait signe à Valentine, sa serveuse attitré qu'il adore. Elle lui accorde un sourire charmeur tout en commençant à préparer son café. Un café au lait avec de la chantilly. Oui, il est prévisible, il commande toujours la même chose. Mais que voulez-vous, il est compliqué et n'aime que ce café. Il se dirige doucement vers la petite brune qui lui tourne le dos. Une fois derrière elle, il dépose ses mains sur ses épaules avant de se pencher pour l'embrasser sur la joue. "Bonjour jolie brune de mon coeur" lance-t-il avant de s'asseoir près d'elle. Charline lui tire la langue avant de lui offrir son plus beau sourire. "J'ai écouté ton émission. J'ai téléphoné, ils veulent plus de moi, faut que tu arranges ça." annonce Charline avec une moue boudeuse. Charlie laisse un rire s'échapper d'entre ces lèvres. Il lui attrape la main et dépose un baiser sur sa paume. "Promis, je vais demander à ce que tout tes appels passent à l’antenne." Charline lui offre un sourire éclatant. "Mais, je veux une déclaration d'amour à chaque fois" ajoute-t-il. Elle ouvre la bouche, prête à répondre, mais devant son air ahuri, Charlie explose de rire. C'est trop facile. En comprenant qu'il se moque d'elle, Charline lui lance un regard noir, qui ne fait qu'accentuer le rire de Charlie. Valentine arrive à ce moment là pour déposer le café du jeune homme. Il la remercie avant de se tourner vers son amie. "Alors ton mari est toujours aussi con ?" demande-t-il avec un grand sourire. "Tu sais que je comprend pas pourquoi tu es toujours marié avec lui. C'est pas un mec pour toi. Et je sais de quoi je parle" finit-il pour lui même. Aaron, son 'mari' était un ancien ami à Charlie. Les deux jeunes hommes ont toujours été en compétition mais le brun n'a pas supporté qu'il l'abandonne pour partir faire ses études aux États-Unis alors qu'ils avaient une chance de faire carrière avec leur groupe. Il lui en veut à mort. Et savoir que la fille pour laquelle il commence à avoir des sentiments est marié avec lui, l'horripile. Charline ne répond pas à la question. Elle change de sujet. Et c'est comme ça depuis plusieurs jours. Charlie n'aime pas ça. Il manquerait plus qu'elle tombe amoureuse de ce type.

Le jeune homme passe sa main sur son front, trempé de sueur. Quelle idée avait-il eu de se jeter dans la piscine de cette jeune fille en scooter il y a trois semaines. Stupide pari. Depuis, il devait réparer les dégâts avec le père de celle-ci. Heureusement aujourd'hui il aurait fini. Il pourrait retrouver sa vie et sa liberté. Pas qu'il en avait marre de passer ses après-midi ici mais un peu quand même. La jolie brune, dont il ignorait le prénom, s'approche de lui. "Tu dois mourir de chaud, si tu veux prendre une douche maintenant que tu es fini, tu peux. La salle de bain est au premier." Le jeune homme hoche la tête et la remercie. En effet, une douche ne sera pas du luxe. Il ne compte pas rentrer chez lui tout collant. Il monte les marches quatre à quatre. Il a hâte de se glisser sous l'eau froide. Alors qu'il marche vers la salle de bain, il remarque une porte ouverte. Curieux de nature, il passe la tête pour voir ce qui s'y trouve. Une chambre. Sans doute celle de la jeune fille. Encore plus curieux il rentre. Il regarde derrière lui, pour s'assurer qu'il est bien seul. Il ne voudrait pas se faire surprendre. Il regarde autour de lui. Une véritable chambre de fille. Au dessus du bureau, il remarque de nombreuses photos. Il s'approche un peu plus, afin de mieux voir. Et son coeur s'arrête. Sa tête est sur ce mur. Il attrape la photo et ses sourcils se froncent. Mairéad. Comment n'avait-il pas pu la reconnaitre ? Il y a de cela moins de dix ans, ils ont eu une histoire. Elle est partie sans lui dire en revoir, emportant son coeur avec elle. Personne ne l'a jamais su, mais il n'a jamais autant souffert de sa vie. Il laisse la photo sur le bureau et il quitte la maison d'un pas rapide, sans même dire au revoir à la brune qui hurle après lui. Non, il ne veut pas la voir. Il ne peut pas la voir, la douleur remonte trop fortement. Il pensait avoir enterré sa tristesse depuis longtemps. Ce n'est pas le cas. Lui qu'il pensait ne plus être amoureux d'elle, c'est trompé. Les sentiments ça revient vite, tout comme la douleur. Plus loin il sera d'elle, mieux il se portera.