JO - On se sert de l'avenir pour oublier le passé.

mason, joëlle "jo" sara

Car le feu qui me brûle est celui qui m’éclaire.

NOM ∞ Mason, le nom de son père et elle en est très fière. PRÉNOM(S) ∞ Joëlle Sara, elle n'a jamais penser à demander à ses parents le pourquoi de ce choix, mais elle se dit que cela aurait pu être pire. SURNOMS ∞ Tout le monde, que ce soit dans sa famille ou encore dans son entourage proche la prénomme Jo depuis son plus jeune âge et elle y est tellement habituer qu'elle se présente toujours ainsi. ÂGE ∞ Vingt-trois ans. DATE ET LIEU DE NAISSANCE ∞ Treize juin à Melbourne. ORIGINES ∞ Australienne. MÉTIER/ETUDES ∞ Infirmière. SITUATION FINANCIÈRE ∞ Moyenne. STATUT CIVIL ∞ Désespérément célibataire. GROUPE ∞ Team Susan. AVATAR ∞ Jane Levy.

Pendant ses années d'école, la jeune femme a eu beaucoup de réplique à cause de son physique et cela a été très dur à vivre ✜ Sa mère est décédée quand elle avait quinze ans ✜ Adore peindre, elle pourrait passer des heures devant son chevalet ✜ Son métier est une vocation, elle adore le contact avec les gens ✜ A été en surpoids pendant une bonne partie de son adolescence et l'a très mal vécu ✜ Fuit toujours son reflet quand elle est près d'une glace ✜ Mords toujours sa lèvre inférieure quand elle a peur ✜ A dû passer son permis à trois reprises avant de l'obtenir ✜ Adore aller sur la plage pour observer les coucher de soleil ✜ Est allergique au kiwi ✜ Malgré ses vingt-trois printemps elle est toujours vierge ✜ Est une fan du dessin animé American Dad ✜ Est fille unique ✜ Bien qu'ouverte aux autres, elle a toujours un soupçon de réserve quand quelqu'un viens vers elle ✜ A été embrassé par un seul garçon de toute son existence ✜ A été dans un centre d'amaigrissement pour perdre ses kilos en trop ✜ Aimerait pouvoir oublier son passé ✜ Sa mère lui manque chaque jour qui passe ✜ Son modèle est la grande Audrey Hepburn ✜

◇ heaven is a place on earth with you

01. Depuis quand êtes-vous à Melbourne ? Je vis à Melbourne depuis ma naissance, mes parents sont eux-mêmes originaires de cette ville. C'est un endroit tellement beau et qui est mon point d'ancrage, je ne me voie pas vivre autre part qu'ici, c'est tout bonnement impossible. Puis ceux qui disent que Paris est la plus belle ville du monde, je pense qu'ils n'ont jamais mis les pieds ici... Mais bon, ça marche aussi dans l'autre sens puisque je ne suis jamais allé en France de mon existence.
02. Qu'est-ce qui vous a poussé à vivre ici ?: Mes parents y vivant depuis leur plus jeune âge, je ne pouvais pas vivre autre part qu'à Melbourne. Bien entendu, ils auraient pu très bien déménager, je le conçois, mais je pense que tout comme moi ils ont toujours été attaché à cette ville. Une fois adulte j'aurais pu partir, comme beaucoup de jeunes gens l'ont fait et le feront dans l'avenir, mais je ne pense pas que je pourrais me sentir aussi bien dans un autre environnement. Donc en gros ce qui me pousse à vivre ici, c'est tout d'abord que je tiens beaucoup trop à mon père et aussi que mon attachement pour cette ville dépasse l'entendement. Je pense que c'est deux bonnes raisons.
03. Comment est, pour vous, la vie dans ce quartier ? La même que pendant mon enfance, avec les déménagements et les potins qui font la vie de ce quartier. Je n'ai pas vraiment l'impression que beaucoup de choses ont réellement changée, les gens sont un peu tous les mêmes, bien que quelques-uns ne soient plus de ce monde ou alors sa partie voir si l'herbe était plus verte ailleurs. Moi je me sens bien ici, tout est simple et malgré les coups que j'ai pu avoir avec certains individus, je ne partirais jamais. Vous savez, c'est un peu comme un doudou pour un enfant, il est difficile de faire la part des choses afin de pouvoir s'en séparer. C'est un peu ce que je ressens. Bien entendu, tout n'est pas absolument rose, il n'est pas possible de s'entendre avec tout le monde et je le conçois très bien. Mais bon, ce sont les aléas de la vie dans un quartier.
04. Entre Lynette, Bree, Gabrielle, Susan et Renee, par qui vous identifiez-vous le plus ? Je pense que je ressemble le plus à Lynette ainsi qu'à Susan. La première tout simplement parce que malgré ce qu'elle peut dire elle a un sens de la famille très important, ce qui est aussi le cas pour moi. Bien entendu je n'ai plus grand monde autour de moi niveau familial, le principal étant mon père, mais je serais capable de tout pour lui et je pense que c'est pareil pour lui. Donc je m'incline devant cette dame qui a sacrifié et réussi à tenir à flot sa famille pendant tant d'années. Ensuite pour Susan, c'est son obstination, le fait qu'elle ne baisse jamais les bras devant l'adversité qui me fait sentir proche d'elle. Je veux dire elle a une détermination qui lui a parfois apporté des problèmes, mais je pense que si je n'avais pas été un peu comme elle, je ne serais certainement plus ici depuis bien longtemps. Donc c'est deux là est un peu un exemple à mes yeux.
05. Faites vous attention aux apparences ? Pas vraiment, les apparences sont parfois trompeuses, donc je préfère me faire un avis par moi-même plutôt que d'écouter les potins ou encore de me faire une idée de la personne sans apprendre à la connaître. Les choses peuvent être bien différentes d'un point de vue à l'autre, je le conçois très bien. Moi je n'ai pas aimé que les gens me jugent sur mon physique, sur le fait que je n'étais pas comme les autres, donc ayant assez souffert et bien je ne souhaiterais pas cela à mon pire ennemi. Donc les apparences, ce n'est qu'une façade et il faut parfois gratter pour voir réellement ce qui ce cache derrière.

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◇ you can tell us your story

Encore une journée de cauchemar en perspective, Jo en avait mal au ventre d'appréhension, ça allait comme toujours être un véritable calvaire. Mais voilà, il fallait qu'elle le cache afin que ses parents n'en prennent pas conscience et fassent en sorte que cela s'arrête, ce serait encore pire. Soupirant, elle attrapa son sac avant de descendre l'escalier comme-ci elle se rendait à l'échafaud afin de se faire couper la tête. L'odeur du bacon embaumait l'air de la cuisine et lui serra douloureusement l'estomac, malgré cela elle allait se forcer à manger parce que c'était la seule manière de faire un tant soit peu passer son mal-être. Sa mère était derrière les fourneaux, ses cheveux aussi roux que les siens retenu par une pince. Il ne fallait pas se le cacher, c'était une femme tout ce qu'il y avait de plus séduisant et elle n'avait absolument rien pris d'elle, elle se demandait même par moments si c'était réellement sa génitrice. Se laissant tomber sur une chaise, elle attrapa une tartine et le pot de confiture. « Ma chérie, tu as bien dormi ? » Redressant les yeux, le sourire de sa mère en fit venir un petit sur ses lèvres et elle acquiesça doucement pour répondre à sa question. Jo savait très bien que cette dernière l'écouterait sans problème si elle avait le courage de lui dire ce qu'on lui faisait vivre au lycée, mais ce n'était pas le cas. Elle mangea tranquillement, occultant la voix dans sa tête qui n'arrêtait pas de lui dire que ce qu'elle avalait était mauvais pour sa ligne. Depuis près d'un an, elle avait pris quinze kilos et elle avait bien vu le questionnement dans les yeux de ses parents. Mais comment leur avouer que c'était pour compenser ? Ils n'avaient rien dit et elle avait continué, se gavant dès le matin et encore plus en rentrant du lycée. « Bon j'y vais, tu embrasseras papa pour moi. Bisous. » Elle déposa un baiser sur la joue de sa mère avant de prendre ses affaires et quitter la maison afin d'attraper le bus et ne pas être encore une fois en retard à l'école. Par ce que chaque fois qu'elle le loupait, il lui fallait faire près de sept kilomètres à pied et elle n'avait jamais l'envie de rentrer chez elle pour que l'un de ses parents l'emmène. Ils verraient alors ce qu'était son quotidien. Heureusement, la chance était de son côté et elle grimpa dans l'engin jaune sans se soucier des chuchotis qui régnaient autour d'elle, c'était une habitude et elle se voulait immuniser contre tout cela. Le trajet fut comme tous les autres, éprouvant, comme le fut sa matinée jusqu'au moment du repas. Comme à chaque fois, elle s'installa dans un coin, toute seule en attendant que ses amis n'arrivent. Parce qu'elle n'était pas totalement seule pour supporter ce cauchemar, des gens étaient près d'elle, mais c'était aussi dur de les voir, eux, essuyer les critiques. Elle allait entamer son entrée quand elle vit le proviseur entrer dans la cafétéria et s'approcha de sa table. « Joëlle, veux-tu bien me suivre ? » Étonnée, elle repoussa son plateau tout en essayant d'occulter le fait que tout le monde avait les yeux rivés sur elle et l'impression que la sortie était à des kilomètres s'insinua doucement. Ce n'est qu'une fois la porte à refermer qu'elle remarqua son père au bout du couloir, un air complètement déboussolé sur le visage. Son cœur manqua plusieurs battements, après tout il ne venait jamais ici à part pour les réunions parents/professeurs, quand il apprenait la date par un quelconque parent du quartier. Ce n'était pas normal et cette impression s'insinua un peu plus en elle quand elle sentit la main du proviseur sur son épaule, réconfortante. « Qu'est-ce qui se passe ? » Son père s'était approché et elle crut que sa question était passée inaperçue tellement sa voix avait été faible, mais non puisqu'il l'attira dans ses bras protecteurs. Elle sentit une larme couler sur sa joue, mais ce n'était la sienne et en relevant les yeux, elle comprit que quelque chose de vraiment grave était arrivé. « Ma chérie... Maman a eu un accident de voiture, elle est à l’hôpital. » Ses yeux s'élargirent sous le choc de la nouvelle et elle secoua négativement la tête comme-ci cela pourrait tout changer, ce ne pouvait tout bonnement ne pas être vrai. Ce matin elle était encore dans la cuisine, son magnifique sourire sur le visage, elle ne pouvait pas être allongée dans un lit en ce moment même. « Elle... El... Ce n'est pas grave, hein. » En voyant le visage de son père changer de couleur, Jo perdit le contrôle de son corps et se retrouva sur le sol et la dernière chose qu'elle entendit avant de sombrer dans l'inconscience est le bruit de la sonnerie annonçant la fin des cours.

C'était la dernière ligne droite avant la fin du lycée, tout le monde révisait tranquillement ses cours en vue des examens qui avaient lieu dans peu de temps, Jo la première, appréciant le fait que son calvaire allait enfin prendre fin. Les choses avaient été encore pires après le décès de sa mère il y avait un peu plus de deux ans maintenant, certaines personnes n'ayant aucune décence. Elle avait fait comme-ci rien ne l'atteignait, s'enfonçant encore plus dans l'excès et dans le réconfort que la nature lui apportait. Rien que le fait de se voir dans un miroir la rendait malade, donc elle faisait tout son possible pour ne pas croiser son reflet. Tout en relisant ses cours d'histoire, elle entendait la voit nasillarde la capitaine des pom-poms girls qui était installée à la table derrière elle avec sa bande d'amis. Ils n'avaient aucun respect pour ceux qui essayaient un tant soit peu de travailler, chacun d'eux ayant papa ou maman derrière eux afin de leur ouvrir les portes d'une grande université sans qu'ils n'est à lever le petit doigt. Les commentaires allaient bon train, que ce soit sur elle ou bien sur les autres élèves ne faisant pas partie de la bande des populaires. « Regarde-moi cette calculatrice humaine, elle ne connaît pas les lotions ou quoi ? C'est vraiment horrible, elle ne devrait pas avoir le droit de sortir ainsi, je te parie qu'elle fait même peur à ses propres parents. » Essayant toujours de se concentrer, Jo fit en sorte d'occulter la voix horripilante, mais cela était plus facile à dire qu'à faire et sans le vouloir un soupir plus qu'audibles passèrent ses lèvres. Elle se mordit la lèvre tout en sachant que cela allait retomber sur sa personne. « Qu'est-ce que tu as Boulette, on te dérange dans tes petites révisions ? Mais cherche pas à te casser la tête, personne ne voudra de toi quel que soit le métier que tu veux faire... Sauf peut-être si tu n'es pas en contact avec les gens, parce que sinon tu risquerais de les faire fuir. » Des rires silencieux résonnèrent jusqu'à ses oreilles, mais elle ne bougea pas d'un pouce, ce qui n'était pas obligatoirement la meilleure des choses à faire. Quand elle restait stoïque, ils s'énervaient un peu plus et cherchaient à l'atteindre par un autre moyen. « Laisse tomber, je te parie qu'elle a de la graisse dans les oreilles, elle n'entend plus ce qu'on lui dit. » C'était sa voix à lui, Hardley, l'un des plus beaux garçons du lycée de son avis et pour qui elle avait le béguin depuis des années maintenant. Mais comme tous les autres, il l'avait pris en dédain alors qu'elle ne lui avait jamais rien fait de mal, il suivait le troupeau comme un gentil petit chien. Son cœur manqua plusieurs battements, mais elle ne fit pas un seul mouvement ce qui ne manqua pas de l'agacer puisqu'il reprit la parole presque aussitôt. « Sa mère avait tellement honte qu'elle s'est foutu en l'air en fonçant dans un mur, après tout avec un boulet pareil comme fille, c'est compréhensible. » Cette fois-ci s'en fut trop et Jo ramassa ses affaires qu'elle mit dans son sac avant de repousser sa chaise, il ne fallait pas que ces idiots voient les larmes qui étaient en train de couler sur ses joues. L'horreur des mots du jeune homme avait été pire que tout le reste, s'en prendre à sa mère fût la chose qui fonctionnait le mieux et ils savaient tous en jouer. Elle n'avait pas encore quitté la pièce que les rires parvinrent à ses oreilles. « Cette fille est vraiment minable, mon Dieu, elle ferait mieux de disparaître de la surface de la terre. »

« Ma jolie Jo, tu peux aller voir le patient qui est au rideau trois ? » Un sourire sur les lèvres, la jeune femme releva les yeux vers la chef des infirmières, une cinquantenaire un peu ronde qui était d'une gentillesse sans bornes. Cela faisait maintenant trois semaines qu'elle avait été embauché à l'hôpital et elle se sentait vraiment à sa place ici, c'était un peu comme une seconde famille à ses yeux. « Qu'est-ce que j'y gagne ? » Sa collègue eut ce petit regard qu'elle lui connaissait si bien maintenant et qui ne cachait rien du tout de ce qu'elle allait lui avouer. « Un petit moment avec un garçon à croquer. » Secouant la tête, Jo posa le dossier qu'elle était en train de remplir pour prendre celui qu'on lui tendait, ne lui jetant même pas un regard. Il n'y avait pas grand monde à cette heure du soir, une chose étonnante, mais sa garde ne faisait que commencer et les choses pouvaient prendre un tournant totalement inattendu. Tout en se rendant au rideau trois, elle prit cinq minutes pour aider une de ses collègues aux prises avec un individu qui avait dû vider un bon nombre de bouteilles et qui ne semblait pas vouloir se laisser faire. Après une piqûre de calmant, elle reprit son chemin avant d'ouvrir le rideau qui lui cachait le visage du patient. « Ce n'est pas trop tôt. » Son cœur se serra douloureusement en entendant cette voix qu'elle n'avait pas entendue depuis maintenant plus de cinq ans et en relevant les yeux, elle faillit prendre ses jambes à son cou. Installer sur le lit, dans toute sa splendeur se trouvait Hardley, ce garçon qui l'avait fait rêver à l'amour pendant son sommeil et qui l'avait prise pour tête de turc pendant de nombreuses années. Reprenant son aplomb, elle lui jeta un regard noir. « Sachez monsieur que vous n'êtes pas le seul ici et qu'il y a certainement des cas plus importants que les autres. » Il ne l'avait pas reconnu, elle avait beaucoup changé depuis sa dernière année de lycée et ce n'était pas peu dire. Elle avait perdu plusieurs dizaines de kilos, avait laissé tomber les lunettes et ses cheveux n'étaient plus aussi longs qu'avant. Voyant le nécessaire pour faire la prise de sang, un léger sourire sadique éclaira rapidement ses lèvres. En relevant les yeux pour le regarder, elle croisa ses yeux qui étaient en train de la détailler tranquillement sans aucune gêne, il semblait totalement la sonder. « Relevez la manche de votre tee-shirt s'il vous plaît. » Tout en disant cela, Jo s'était détourné pour ouvrir l'emballage de la compresse et l'arroser généreusement d'alcool afin de lui désinfecter le bras. Il avait obéi et elle noua le garrot au-dessus de son coude avant de nettoyer sa peau. « Vous me dite quelque chose, on se connaît ? » Surprise, elle fit de son mieux pour poser le bout de gaze sur le plateau avant d'attraper la seringue, occultant totalement la question. « Respirez un bon coup, je vais y aller. » Il eut un sursaut quand l'aiguille pénétra dans sa veine et elle remplit tranquillement les trois petits tubes qui étaient demandés avant d'apposer un bout de sparadrap et brancher la perfusion. Tout en rangeant son matériel, elle réfléchit à ce qu'elle pourrait lui dire et ce n'est qu'en quittant la pièce qu'elle ouvrit la bouche pour lui répondre mais Gemma, l'une de ses collègues l'interrompit. « Joëlle bouge-toi, un accident de la route arrive et le docteur Williams à besoin de toi. » Se retournant, elle vit le regard d'Hardley complètement surpris et un petit sourire cynique se peignit sur ses lèvres. « Oups, je crois qu'elle a fait une boulette. »