NOM ∞ moriarty. un cadeau ou une malédiction? Peut-être un peu des deux finalement. PRÉNOM(S) ∞ evan, scott. SURNOMS ∞ evanou. ÂGE ∞ trente deux ans. DATE ET LIEU DE NAISSANCE ∞ shady creek, le neuf juin. ORIGINES ∞ australienne. MÉTIER/ETUDES ∞ guide touristique. SITUATION FINANCIÈRE ∞ plutôt bonne. STATUT CIVIL ∞ marié. GROUPE ∞ team renee. AVATAR ∞ ryan reynolds.

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Plus jeune, il était incapable de passer une journée sans consulter ses e-mails, ou encore envoyer des sms. Il a pu apprendre à les laisser dans sa valise, en passant des jours et des jours dans des endroits où internet et les téléphones font partis de l’imaginaire ✜ il sait garder son calme face à presque toutes les situations. Presque. Parce qu’il n’hésite pas à hausser le ton sur l’un de ses touristes s’il le pousse un peu trop à bout ✜ a passé sa jeunesse à se moquer de tout. De l’école, de sa famille, de son père ✜ déteste les gens qui se plaignent pour un rien ✜ ment très facilement mais uniquement lorsque les circonstances l’exigent ✜ achète toujours pleins de cadeaux à ses frères, sa sœur et son père ✜ n’aimant pas spécialement les enfants, il a néanmoins été surpris en Afrique lorsqu’il s’est mis à changer d’avis ✜ adore suivre les résultats sportifs dans les journaux ✜ ne se sépare jamais de son sac de l’aventurier : lampe torche, tente, ect … ✜ porte ses lunettes de soleil, qu’il fasse beau ou pas ✜ cuisine plutôt bien, et connait beaucoup de recettes grâce aux différents pays qu’il a visité ✜ pourrait parler pendant des heures de ses nombreux voyages, au point de saouler facilement les autres ✜ n’aime pas trop les repas de famille des Moriarty. Il en a d’ailleurs loupé pas mal, prétextant qu’il devait s’occuper de touristes ou bien qu’il était bloqué dans un petit village sans moyen de locomotion ✜

01. Depuis quand êtes-vous à Melbourne ? Depuis une dizaine de minutes. Douze minutes pour être précis. Depuis que mon avion a atterri quoi. J’ai grandi pas très loin d’ici, et pourtant je n’y suis venu qu’une seule fois pour y voir ma sœur. Souhaitant me séparer une bonne fois pour toute de ma famille, j’ai toujours refusé les visites à Sydney, Melbourne, … . Je savais que si j’y mettais les pieds, mon père me réclamerait, et pour l’entendre me dire que guide touristique n’est pas un vrai métier, non merci.
02. Qu'est-ce qui vous a poussé à vivre ici ?: A « revenir » ici serait le terme le plus juste. En réalité, plusieurs choses. Mon frère m’a envoyé un e-mail et m’a téléphoné, me demandant plusieurs fois de revenir pour la famille. J’ai accepté en comprenant qu’ils me manquaient à moi aussi. Ensuite, je songe de plus en plus à arrêter les voyages. Enfin, à les stopper un certain temps. Ouvrir une agence de voyages ou quelque chose dans ce genre-là, oui j’y pense. Et puis bien sûr, si je souhaite reprendre ma vie en main, le divorce est certainement le début de mon long périple. Je n’ai pas vu ma femme depuis des années, et ce mariage a plus été une erreur de jeunesse qu’une bénédiction. Après je suis parti aux quatre coins du monde, et je n’ai jamais pris le temps de remplir les papiers. Maintenant que je suis là, ça devrait se faire rapidement je l’espère.
03. Comment est, pour vous, la vie dans ce quartier ? Je n’en ai strictement aucune idée ! Je présume que ça doit grouiller de riches, de gens hypocrites et égoïstes, qui vous sourient, et finalement vous poignardent dans le dos ? J’ai appris que finalement les pays riches et les pays pauvres ne menaient pas le même combat. Les pays pauvres pensent avant tout à la population, à leur enfant, à ce qu’ils vont bien pouvoir manger. Alors que les pays riches, ne s’aperçoivent même pas qu’ils ont déjà tout pour être heureux, et se plaignent pour une chemise mal repassé, ou un voisin trop bruyant. Alors oui, si le quartier de ma sœur est un quartier de riche, je sens que je ne vais pas du tout me sentir à ma place.
04. Entre Lynette, Bree, Gabrielle, Susan et Renee, par qui vous identifiez-vous le plus ? Sérieusement ? Ce sont des prénoms de femmes si je ne me trompe pas ? Mais bon, puisqu’il faut répondre, je dirais Renee. Je n’ai ni la bonté d’une Lynette, ni la maladresse d’une Susan, ni la sainte vie de Bree, et encore moins l’envie de shopping et de luxe de Gaby. Alors bon, Renee est la seule qu’il reste. Peut-être qu’on partage cette vie sans attache, sans se soucier de la suite, et plutôt en profitant de ce qu’on a.
05. Faites vous attention aux apparences ? Oh vous savez, j’ai vu tellement de gens dans ma vie, que maintenant, oui je me méfie beaucoup des gens. Quand vous avez vu une femme prétextant aimer son mari pendant tout le long d’un trek, et qui finalement, cherche à le tuer en le balançant du haut d’une falaise, oui, je vous assure que ça fait réfléchir. On ne sait jamais ce que pense l’autre en face de soi.

SHADY CREEK, 2000 △ Lorsqu’on est jeune, on est souvent très insouciant et on ne comprend pas encore, vraiment tout à la vie. C’est en 1992, qu’Evan a appris que finalement, la vie n’est pas si facile, et que nos choix sont décisifs et non facultatifs. Avec sa petite amie de l’époque, Malia, il se sentait fort, devenant un homme, un vrai. Elle lui avait redonné goût à la vie, lui apprenait à se tenir correctement, à écouter en classe, enfin, les autres matières autant que celle d’histoire géo…. En somme, à devenir un homme bien. La transformation se fit au fur et à mesure de leur relation, et les Moriarty avaient même du mal à le reconnaitre. Adieu les crises d’ado, adieu l’impolitesse, bonjour les dimanches en famille et les bons repas préparés par l’ainé. Alors qu’un après-midi, ils étaient allongés dans le jardin des parents de Malia, regardant les nuages, et écoutant les oiseaux chantés, elle se mit à lui parler d’avenir. « Et après les études alors. Que comptes-tu faire ? Je te vois bien en explorateur ! Bravant les dangers, arrêtant les petits malfrats qui essayeraient de piller un site historique ! Et plus tard tu raconterais tes histoires à nos enfants, assis au coin du feu, en montrant les milliers de photos de nous, au Maroc, en France, ou encore en Amérique ! » Evan n’avait jamais jusque-là, pensé à l’avenir. Il savait que la vie aurait été si facile si sa mère était toujours en vie. Elle l’aurait soutenu dans ses choix, et l’aurait encouragé même s’il n’avait pas fait ce que la famille voulait de lui. Pas un jour ne passe, sans qu’il ne se demande ce qu’elle aurait pu lui dire. Malia était sans doute en elle, le poussant justement à s’épanouir à ses côtés. « Je ne sais pas si explorateur ça serait mon truc ! Mais on a le temps d’y penser tu ne crois pas ? » Elle avait hoché la tête, toujours plongée dans ses rêves.

SHADY CREEK, 2003 △ Marchant à vitesse modérée, le jeune Evan agé de 23 ans, était déjà essoufflé, et ne cessait de se plaindre d’avoir mal aux jambes. Depuis déjà quatre heures, il vivait son premier trek en pleine forêt. L’un de ses voisins de l’époque, lui avait proposé de s’entrainer avec lui avant son test d’endurance. Et il avait accepté. Belle erreur. Transpirant comme un gamin de 14 ans, il n’avait pas vraiment le temps d’admirer la vue, et suivait de près le tortionnaire de sa jeunesse. « On a bientôt fini dis-moi ? » Le vieil se retourna d’un air surpris et lui demanda « Tu es déjà fatigué peut-être ? » « Ah non non. Je demandais juste ». Il savait qu’en répondant qu’il n’allait pas bien, une heure de plus de marche l’attendait. Lorsqu’il avait choisi de se lancer dans le tourisme et dans le guidage, il n’avait jamais pensé que ce métier était aussi physique. Non, il avait plus potassé les villes, capitales des pays, ou encore la monnaie, la cuisine. Et même s’il n’avait jamais été très cérébral et fan des cours, il avait pris un malin plaisir à dévorer les livres, et jouer avec son mini globe en plastique. Aujourd’hui, autant marcher était un calvaire. C’était peut-être son père qui avait demandé à ce vieil homme de lui en faire baver pour le décourager. Il n’avait pas aimé que son fils lui avoue qu’il allait devenir guide touristique. Non pour lui, il aurait dû devenir, avocat, médecin ou encore homme d’affaires. Alors oui, c’était sûrement un premier signe qu’il utiliserait pour lui dire qu’il n’était pas taillé pour ça. Respirant comme il le pouvait, il ne s’aperçut même pas que son voisin s’était arrêté sur un gros rocher, et que finalement, ils étaient arrivés. « Regardes donc cette magnifique vue ! » Une cascade gigantesque leur faisait face. Oubliant tous ses maux, il s’émerveilla devant la roche si lisse, et l’eau si transparente. « C’est…. C’est…. Whaaaaaou ! » Aucun mot ne pouvait décrire ce qu’il avait devant les yeux. S’asseyant à côté de son propre guide, il continua, bouche ouverte, d’exprimer sa joie et sa surprise face à ce magnifique paysage. Finalement, c’était ça qu’il avait envie de faire. Faire découvrir des merveilles, comme lui était en train de le faire à cet instant précis.

SHADY CREEK, 2007 △ Les fêtes de Noël riment bien trop souvent avec nourriture pour dix, fête familiale, cadeaux, et pour les Moriarty, pour désastre, ou engueulades. C’était un peu comme la tradition du gui, ou bien des cadeaux. Sauf qu’eux, leurs disputes étaient leur tradition. Evan n’avait pas eu à vivre ce calvaire pendant deux ans de suite. La première fois, il était resté bloqué à cause de la neige à New York, et la seconde fois, à cause d’une excursion qui avait mal tourné. Cela l’avait arrangé à vrai dire, mais cette année, sa sœur et ses frères, l’avaient tellement réclamé, qu’il était finalement arrivé deux jours avant en Australie, pour être sûr de venir. Logeant dans un hôtel pour faire une surprise et mine d’arriver seulement le jour de Noel, il sonna à la porte de la maison familiale, un sac rempli de cadeaux. Ce fut Aiden qui ouvrit la porte et qui lui sauta au cou en premier. « Evaaaaaaan. Ça fait plaisir de te voir frangin ! On se fait pousser la barbe maintenant ? ». A vrai dire, il s’était finalement habitué à en avoir une, et tant que cela restait court, il ne rasait pas. « Et toi toujours aussi observateur à ce que je vois ! » Avançant dans l’entrée, il appréhendait déjà le diner familial. Pourtant, en voyant la bouille de sa sœur, il s’avança vers elle pour lui faire un gros câlin. « Tu m’as manqué ma petite Daisy ! » Sa sœur était la seule personne qui réussissait à le calmer face à leur père. C’était pas plus mal lors des réunions entre eux. « Toi aussi Monsieur le guide touristique. Alors, tu m’as ramené ce que je t’avais demandé ? » demanda-t-elle comme une gosse un matin de Noel au pied du sapin. « Ahahah tu verras tout à l’heure. Patience sœurette. Patience. » Et finalement, ce fut son père qu’il vit au coin du salon. Baissant la tête, il la releva et d’un air plus sérieux qu’avec son frère et sa sœur, il hocha la tête pour dire bonjour. « Papa. » Le ton n’était pas à la rigolade, et il avait encore les paroles de son paternel en tête, lorsqu’il lui avait annoncé qu’il allait faire le tour du monde, et faire visiter les quatre coins du monde à des touristes. Ce métier ne lui avait pas plu, et encore moins, le fait que le plus grand des enfants quittent la maison. Après avoir salué ses deux autres frères, ils se mirent finalement tous à table, avec une ambiance bien silencieuse. « Alors maintenant je peux avoir mon cadeau ? » demanda Daisy toujours avec son air impatiente. « Oui oui. Voilà je vais faire la distribution maintenant tant qu’à faire. » Il se releva de sa chaise, et fit le tour de la table, en donnant ses cadeaux à tout le monde. Son dernier périple en France lui avait permis de trouver relativement rapidement ce qu’il allait offrir. Un panier remplis de produits français pour leur père, des bouteilles de vins pour Aiden, des souvenirs sportifs pour les jumeaux, et enfin, une collection de livres pour sa petite sœur. Elle lui avait réclamé dans une de ses lettres, et évidemment, il avait fait des pieds et des mains pour repartir avec. Ses livres sur la médecine étaient une édition limitée, alors il n’avait pas eu d’autres choix que de batailler pour les avoir. Chacun le remercia, sauf leur père. « Tu gagnes assez d’argent pour payer tout cela ? » L’ambiance chaleureuse et joyeuse disparut en une seule et unique seconde, laissant place à un silence glaçant. Evan le regarda, déconcerté par sa remarque. Encore aujourd’hui, il ouvrait les hostilités sans gêne. « Oui j’ai eu de quoi payer vos cadeaux. » Il se contenta de répondre au plus court, pour éviter d’envenimer les choses. Buvant une gorgée du vin qu’on lui avait servi, il entendit son père marmonnait « Ouais, ou bien tu as demandé à l’un de tes frères de te prêter de l’argent. » Regardant ses frères, puis sa sœur, il ferma les yeux un instant pour se calmer. Il prit la décision de ne pas répondre et même de changer de sujet. « Bon alors Daisy, comment se passe ton travail à Melbourne ? » Pensant que le sujet était clos, les enfants Moriarty retrouvèrent le sourire. Enfin pas pour longtemps. « Tu n’as pas répondu et tu changes de sujet. Alors je présume que c’est Daisy qui te l’a prêté cet argent ? Ou peut-être l’un des jumeaux ? » Se levant brusquement de sa chaise, il remit son blouson qui se trouvait sur le dos de sa chaise, avant de s’excuser auprès de tous. « Je suis désolé, je pense que si je suis là vous ne pourrez pas avoir la paix pour Noel. Alors bon appétit. Et merci papa de croire autant en moi. Ça fait chaud au cœur de sentir une famille aimante. Sur ce, Joyeux Noël !» Dernier Noël à 6 pour les Moriarty. Dernier repas de Noël tout court pour Evan. »


MELBOURNE, 2012 △ « Mesdames et Messieurs, veuillez attacher vos ceintures, nous allons bientôt atterrir. » Attrapant sa ceinture, Evan entendit le petit clic, pour signifier que sa ceinture était correctement bouclée. Il adressa un petit sourire forcé à son voisin de droite, qui l’avait royalement soulé pendant tout le long du trajet. Se plaignant des hôtesses de l’air, de l’altitude, de la nourriture, Evan avait serré le poing à plusieurs reprises pour se calmer et ne pas l’assommer une bonne fois pour toute. Même s’il avait l’habitude des enquiquineurs de services, son self control avait parfois ces limites. Regardant par le hublot, il se surprit à apprécier son escale à Melbourne. A vrai dire, il avait la boule au ventre depuis les appels de son frère. Il n’avait pas vu son père depuis au moins trois ans, Aiden depuis au moins quatre ans, les jumeaux depuis deux ans, et sa sœur, depuis quatre ans. Évidemment que cela faisait longtemps. Cependant, il pensait toujours à eux, en choisissant scrupuleusement leur cadeau. Et puis finalement, lorsque venait le moment pour lui de rentrer en Australie, il inventait ou trouvait une excuse bidon, et envoyait le tout par courrier. Son père ne cessait de lui faire des reproches, et cette ambiance familiale à la Moriarty était assez étouffante. Alors oui, même si aujourd’hui, il avait décidé de rentrer au nid, c’était avec beaucoup d’appréhension. Regardant toujours dehors le survol de sa ville natal, il sursauta en entendant son voisin lui murmurer « Je déteste les atterrissages. Il y plus de chances que l’on meurt à l’atterrissage qu’au décollage vous savez. Et alors dans les airs, les risques sont multipliés. Vous n’avez pas l’air d’avoir peur des avions. Vous êtes quelqu’un de téméraire, dangereux, qui aime le risque ou bien peut-être un peu comédien ? Oui vous cachez vos émotions à la perfection si c’est cela. » Inspirant un bon coup, il refit un de ses sourires forcés, et répondit à son voisin d’un air neutre. « Vous n’avez jamais pensé prendre quelque chose pour vous détendre ? Un médicament, ou bien une bonne cuite ? » L’air aussi sérieux, et le ton qu’avait pris Evan ne plut visiblement pas au coincé de droite, puisqu’il préféra ne pas répondre et regardait ses pieds. Soufflant une dernière fois, il attendit sagement les consignes des hôtesses. Un quart d’heure après, il posa enfin les pieds sur le sol australien. Lunettes de soleil sur le nez, sac derrière l’épaule, il admira un instant la beauté du soleil qui tapait sur eux. Marchant vers la sortie, il finit enfin par prononcer ses premiers mots à Melbourne. « Et c’est parti ! » C’était finalement le début d’un nouveau chapitre.