NOM ∞ Rains qui lui vient de son père américain, et Kovȃƈ, nom de sa mère d'origine Slovaque que Jaeger n'emploie plus. Pour autant, son vrai nom devrait être Jaeger Kovȃƈ-Rains, mais jamais elle ne l'écrirait de cette manière, préférant utiliser quelque chose de bien plus court. PRÉNOM(S) ∞ Jaeger, sorti de nulle part. SURNOMS ∞ Aucun. Jaeger est suffisamment court. ÂGE ∞ Vingt-trois ans. DATE ET LIEU DE NAISSANCE ∞ Le deux mai 1989, à Bratislava (SOVAQUIE). ORIGINES ∞ américaine, slovaque et australienne par sa grand-mère. MÉTIER/ETUDES ∞ Journaliste musicale. SITUATION FINANCIÈRE ∞ Aisée, du moins lorsqu'elle habitait encore chez ses parents. Aujourd'hui elle se contente de son salaire. STATUT CIVIL ∞ célibataire. GROUPE ∞ Team Susan. AVATAR ∞ Ginta Lapina.

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elle n'a eu que deux hommes dans sa vie. le premier avait misé sur un pari qu'elle ignorait, celui de lui voler sa virginité, et c'est maintenant chose faite. le deuxième l'a quitté quand il a appris qu'elle préférait attendre avant de le faire avec lui. deux expériences ratées qui ont tôt fait de lui donner une certaine appréhension envers les hommes. ✜ elle boirait du thé toute la journée si c'était possible. ✜ elle est atteinte d'insuffisances respiratoires restrictives à cause d'un poumon endommagé dès sa naissance. mais elle ne prend qu'à moitié son traitement. ✜ elle est pratiquement hyperactive, et ne peut rester sans rien faire trop longtemps. ✜ durant son enfance et une partie de son adolescence, elle était en quelque sorte soumise à ses parents qui prenaient des choix à sa place. depuis qu'elle a osé dire non et est partie de chez elle, elle en est devenue presque sauvage, une sorte d'électron libre qui fait ce qu'elle a envie quand elle en a envie. ✜ elle se mordille la lèvre inférieure quand elle réfléchit ou qu'elle se sent gênée. ✜ elle possède à l'intérieur de son poignet gauche, un tatouage représentant le signe de l'infini. ✜ elle a cinquante paires de chaussures. elle a toujours un moyen de trouver l'argent nécessaire. ✜ il lui arrive de mentir sur sa vie, son nom, son âge et son métier pour se protéger des premiers venus, ou pour s'amuser. ✜ il lui arrive d'être complètement déconnectée de la réalité, profondément à l'ouest. ✜ elle parle le slovaque couramment. ✜ lunatique, à fleur de peau et hypersensible, elle peut se mettre à pleurer pour une broutille, rire dans la seconde qui suit ou vous cracher des paroles blessantes en plein visage. ✜ elle est trop extrême. elle n'arrive pas à contrôler ses émotions la plupart du temps, se modérer. ✜ elle se met parfois dans des situations impossibles dont elle n'arrive pas à se sortir seule. c'est un aimant à problèmes. ✜ elle joue de la guitare du piano et de la harpe. oui, oui. ✜ elle adore fréquenter les salles de concerts, l'ambiance qui en découle et elle aime ainsi par dessus tout son métier. ✜ à la recherche perpétuelle de nouveaux groupes. c'en est même devenu maladif. ✜ phobie de l'eau.

01. Depuis quand êtes-vous à Melbourne ? Depuis l'âge de vingt ans, il me semble. M'enfin, j'ai aussi vécu un an à Canberra.
02. Qu'est-ce qui vous a poussé à vivre ici ? Il fallait que j'prenne l'air un peu, que je m'échappe des obligations de mes parents qui ont toujours voulu faire tous les choix à ma place. J'ai donc emménagé chez ma correspondante, à Canberra à dix-neuf ans, où j'ai continué mes études. Un an plus tard, j'ai intégré l'université de Melbourne grâce à l'argent de papa et maman qui désiraient tout de même que je termine mon cursus, même à distance et malgré les tensions qui subsistent entre nous, puis j'ai trouvé un job et tout s'en est suivi, finalement.
03. Comment est, pour vous, la vie dans ce quartier ? Tranquille ? Trop peut-être. Enfin j'en sais rien, un quartier normal en soit. A part les petites vieilles qui vous épient derrière leurs fenêtres et les voisins trop curieux de savoir qui rentre et qui sort de chez vous, j'dirais qu'on mène tous une vie plus ou moins plate.
04. Entre Lynette, Bree, Gabrielle, Susan et Renee, par qui vous identifiez-vous le plus ? Susan car malgré certains problèmes survenus, j'essaye de ne pas m'y arrêter et d'avancer, vivre au jour le jour.
05. Faites vous attention aux apparences ? Pas vraiment. Du moins, comme tout le monde, ce sont les apparences qui forgent une première impression de la personne, mais j'ai pour habitude ne pas juger les gens justement sur cette première idée.

Bratislava, Malacky. Malacky, Turin. Turin, Philadelphie

« Non. » Levant des yeux suppliants vers son père, la petite blonde, debout face à cet imposant bureau de chêne, se balançait d’un pied à l’autre dans l’espoir que l’homme accorde un semblant d’attention à sa requête. Une demande qui lui tenait à cœur, semblant importante pour elle. Mais de toute évidence, Samuel Rains n’avait que faire des sollicitations de sa fille, son regard chevauché de petites lunettes rondes n’ayant pas quitté une misérable seconde le dossier qu’il étudiait depuis le lever du jour. Serrant les points, laissant apparaitre ses jointures blanchâtres, des perles salées menaçaient de mouiller les joues au teint laiteux de la petite fille. Des larmes de colère peut-être. Le silence planait, lourd, rendant l’ambiance de la scène pesante, jusqu’à ce que Jaeger se décide à ravaler les quelques sanglots qui étouffaient sa gorge. « Mais papa, maman m’a dit que.. » Vague tentative de le faire hésiter, et peut-être dans l'absolu, de le faire céder, aussi veine fut-elle. En arriver au désaccord qui pouvait animer ses parents de temps à autre. « Jaeger, ma décision est définitive, tu le sais. Ce ne sont pas les propos de ta mère qui y changeront. Je ne peux t’inscrire à ces cours de gymnastique. » Partagée entre différents sentiments, Jaeger ne savait comment répondre, comment se comporter face à ces mots. Elle sentait que c’était terminé, qu’elle n’en tirerait plus rien, et rien que cette pensée animait en elle une colère sourde. Néanmoins, du haut de ses huit ans, il était impossible pour elle de s’imposer. Élevée au sein d’une haute famille aux solides principes et valeurs parfois rudes, l’éducation de la blonde avait été prise en main dès sa naissance et chacun de ses faits et gestes étaient épiés puis corrigés par une mère stricte et une gouvernante slovaque dont Jaeger n’avait jamais pu saisir la portée des mots. Son père pourtant absent ou enfermé dans son vaste bureau lorsqu’il revenait occasionnellement plus tôt de son travail dans leur spacieuse villa en banlieue de Philadelphie, n’était que, peu présent pour la petite fille sachant cependant tenir la situation familiale d’une poignée de fer. En effet, grand avocat de renom, tout était sous son perpétuel contrôle et personne ne devait faillir à sa tâche. Jamais une seule tendresse égarée pour sa fille. Peut-être ne cherchait-il qu’à la protéger au fond, la maintenir à l’intérieur du cocon familial, hors de portée de ce monde. Peut-être. Mais celui-ci le montrait mal. Et la petite blonde, stoïque, n'avait plus son mot à dire. « Papa.. » Tenta-t-elle une dernière fois, reculant de quelque pas, manquant de se prendre les pieds dans le beau tapis persan. Enfin, le patriarche daigna lever ses petits yeux perçants sur elle, poser lentement ses lunettes sur le bureau avant de soupirer longuement. Il se leva, dominant Jaeger de toute sa hauteur et inconsciemment, celle-ci se mordit la lèvre, tentant de rester droite, soutenir son regard. En vérité, elle tremblait. « Jaeger Kovȃƈ-Rains, combien de fois dois-je te le dire ? Combien de fois dois-je te répéter que tout cela n’est pas pour toi. Dois-tu finir à l’agonie dans un lit d’hôpital en manque de souffle pour que tu comprennes ENFIN les choses ? Il est temps que tu les acceptes, tu es suffisamment grande. Tu n’es pas comme les autres. Tu ne PEUX pas faire comme les autres. Il faut que tu te rentres ça dans le crâne bon dieu Jaeger. » Baissant les yeux, sa voix puissante semblait neutre, froide et elle sentait qu’il essayait tant bien que mal de se contrôler. Tout ce qu’il lui énonçait n’était pas nouveau, malheureusement. Et elle le savait pertinemment. Pour autant, elle tentait encore et toujours. Elle tentait de vivre avec ses insuffisances respiratoires restrictives dont elle était atteinte, ce poumon endommagé et mal soigné par les meilleurs docteurs de la ville néanmoins insouciants et incompétents, ces violentes crises de toux, ce manque de souffle qui l’atteignait parfois, ce lourd traitement. Malgré son jeune âge, elle désirait vivre au-delà de ça, être normale et ne pas être vue comme faible devant ses camarades de classe. Au fond, c’était peut-être ce qu’elle était. Mais jamais elle ne se l’avouerait. Non, c’était bien trop difficile. Alors, elle n'en faisait qu'à sa tête, et déjà à huit ans, savait mentir à sa mère, lui dire qu'elle avait bien pris ses cachets alors que la vérité était toute autre.
Sa colère retomba brusquement et une larme sillonna le long de sa joue, avant de venir s'écraser sur le magnifique plancher Louis VX. Elle renifla silencieusement, resta planter quelques longues secondes devant son père qui reprenait place sur son fauteuil moelleux, comme si la scène n’était qu’un vague souvenir, soutiré de son imagination. Comme si la discussion était close. « Je te déteste. » Simple souffle ne parvenant pourtant pas aux oreilles de son géniteur. La situation était commune, vue et revue. Alors, lentement, la petite fille acquiesça, souffla un peu et referma la porte du large bureau derrière elle avant de partir en courant dans sa chambre, les yeux larmoyants. C’était ainsi. C’était sa vie. Un quotidien contrôlé, des choix déjà faits. Du moins, pour le moment.

Philadelphie, Chicago.

« Arrêtes. » Le jeune adolescent la fixe, un léger sourire en coin animant ses lèvres et, d’un simple regard Jaeger tenta de le dissuader, de lui faire oublier cette pensée. Elle ne savait pas pourquoi elle était venue là. Peut-être voulait-elle faire plaisir à l’une de ses amies, essayer de dépasser cette phobie de l’eau qu’elle avait depuis des années, s’aventurer dans les méandres de la plus grande piscine municipale de Chicago. Mais une fois à l’intérieur, elle avait su que c’était une très mauvaise idée. Alors elle restait bien loin, sur ses bancs, sans vouloir se baigner. Elle s’en voulait. Elle voulait y arriver, mais c’était bien plus fort qu’elle. Elle se contentait de contempler ses potes qui s’amusaient dans l’eau. Jusqu’au moment où l’un d’entre eux s’était approché d’elle, d’un peu trop près. Jaeger en devinait vaguement les intentions. « Maxym, arrêtes, ne fais pas ça, essayait-elle de lui dire le regard dur, pour le prévenir, à part si tu veux te retrouver les bijoux broyés. » Il se mit à rire, de ce rire si franc, tout en continuant d’avancer. Elle commençait à avoir peur, pour autant, elle ne lui avait jamais rien dit. Peu de personnes étaient au courant, ne voulant pas que cela prenne l’ampleur d’une affaire d’état. Peut-être aurait-elle dût. Maxym l’attrape alors par les jambes, et la fait basculer sur son épaule. Alors elle se met à crier, accrochant l’attention des parents, des enfants, même des moniteurs qui ne bougent pas de leurs hauts sièges, la regardant paniquer. Parce qu’il pense que ça n’aura aucun impact. Mais en vérité, elle flippe profondément, le frappe tant que cela est possible. Elle est déchainée, et se fiche bien de savoir qu’on l’observe. Elle ne veut pas, ne peut pas se baigner et surtout pas comme ça. Les forces lui manquent, tout comme son souffle et elle sent qu’elle est à deux doigts de la crise, comme cette fameuse fois, quand elle eût atteint l’âge de six ans. Lorsqu’elle avait failli se noyer, à Turin en Italie, dans cette mer houleuse, sans personne pour venir la récupérer. Elle savait nager, mais le courant trop violent, et les vagues qui se déchainaient sur son petit corps frêle avaient tôt fait de l’emporter vers le large. Elle toussait, buvait la tasse, à cours de souffle à cause de ce poumon endommagé. Elle menaçait de s’étouffer, ou de mourir noyée. Peut-être. Jusqu’à ce qu’un homme s’en aperçoive et viennent la récupérer. A temps. Depuis, elle n’avait jamais voulu y retourner, voulu prendre le risque de nager et de finir de la même façon. Une phobie qui faisait partie intégrante de sa vie, tout comme ses difficultés respiratoires en cas de crise. Alors, ce jour-là, du haut de ses quinze ans, tandis qu’il courait pour la plonger dans cette piscine, les larmes coulaient en abondance sur ses joues, sans qu’il ne puisse le voir. Cette peur de l'eau la paralyse. Elle crie une dernière fois jusqu’à ce que l’on vienne la sauver. Enfin. « Maxym, arrêtes, c’est pas drôle, elle est habillée en plus. » Il s’arrête, se retourne et Jaeger voit l’une de ses amies te sourire. Il semble peser le pour et le contre, puis la repose par terre. Elle titube un peu, s’accroche à l’épaule de Livia pour ne pas tomber. Si elle le pouvait, elle s’allongerait par terre rien que pour se rassurer d’être de nouveau sur la terre ferme. Quelques badauds fixent la scène d’un œil avide, avant de reprendre leurs activités et leurs bousculades dans l’eau. La blonde tousse un peu et tente de retrouver un semblant de souffle, son rythme cardiaque diminuant quelque peu. « T’es vraiment con. » Le ton de sa voix est froid, pourrait mettre mal à l’aise n’importe qui. Comme si la portée de ses mots était bien trop forte. Il sourit, de ce sourire si stupide qu’elle adore à l’habitude, qu’elle ne peut plus voir en cet instant. Il veut s’approcher d’elle, un unique geste de tendresse mais elle le renvoie bouler, parce qu’il a été trop loin. « Dégage. » Ce n’est pas de sa faute, il ne le savait pas. Mais la peur était encore trop imprégnée dans son esprit pour qu’elle passe outre. Qu’elle lui sourit en retour. Alors il recule, incrédule, puis hausse les épaules. Tu n’as plus jamais voulu le revoir.



Je suis partie. Parce que la seule et unique façon pour que vous le compreniez, c’est bien celle-ci. Je suis partie comme Leven est partie il y a deux ans. Je suis partie pour les même raisons. Parce que j’ai envie de suivre ma propre voie, parce que je n'ai plus envie que vous décidiez à ma place de ce que je dois faire ou non. Vous ne savez pas combien vous m’avez rendu la vie difficile, à m’interdire certains actes, certaines choses, à vouloir que je suive le chemin que vous avez parcouru, sans jamais vous demandez ce qui est réellement bon pour moi, ce qui me plaisait de faire. Je sais à quel point maman, cela te bouleversera, à quel point tu te feras du souci pour moi, mais sache que je vais bien, et qu’aujourd’hui je peux vivre sans vous, sans quelqu’un sur le dos pour me demander si j’ai bien pris mon traitement. Je vais bien. Je vais mieux. Tout simplement car je goûte à une liberté nouvelle. Je préfère vous écrire car c’est bien plus simple. Vous m’auriez empêché de quitter cette maison, et dieu sait que j’en ai besoin. Je ne vous blâme pas, peut-être était-ce seulement un moyen de me protéger, comme vous vouliez protéger Leven de ce monde extérieur. Mais sachez que oui, une part de moi vous en veut de ne pas avoir su m’écouter quand il le fallait. J’ai pris mes responsabilités, fait tout ce qu’il faut et je suis aujourd’hui prête à partir. Je pense qu’il ne sert à rien de vous cacher où je vais, seulement à vous inquiéter et peut-être rameuter tout le quartier. Ma correspondante australienne, Mary, vous savez, celle qui m’a accueilli mais que je n’ai jamais pu faire venir ici car papa avait soit disant besoin de calme pour son boulot ? Et bien elle m’a proposé de m’héberger chez elle, à Canberra, le temps que je finisse mes études, que je trouve peut-être un boulot puis un logement. Je peux me débrouiller seule et ça ne sert à rien de vouloir à tout prix venir à me chercher car je ne reviendrais pas. Je vous aime. Quand même.

A bientôt peut-être, Jaeger.