the girl next door.
« And sometimes the only way to ward off the darkness is to shine the light of compassion. »

On en trouve sur tous les trottoirs de n’importe quelle ville... Des gens avec des intentions précises : la femme qui appelle une vieille amie parce qu’elle veut emprunter de l’argent, l’homme qui emmène son patron déjeuner parce qu’il veut le bureau avec fenêtre, la jeune fille qui s’occupe de son vieil oncle parce qu’elle veut être couchée sur son testament. Oui, on les trouve quasiment partout ; faisant tout leur possible, pour ne pas dévoiler leurs intentions...
Quelqu'un a dit, un jour : l'herbe est toujours plus verte chez le voisin d'en face. Expression véridique. Bienvenue à Carlton Street, Fitzroy Street, South Yarra Street et St Kilda Street, quatre banlieues de Melbourne ayant leur particularité bien à elles. Apparences trompeuses sont les maîtres mots de ces quartiers à l'aspect calme, paisible et mystérieusement tranquille.
C'était un matin comme les autres. La jolie blonde qui venait tout juste d'arriver dans le quartier fait son jogging sous les yeux admirateurs de Steeven Fittzbury, l'observant à la jumelle dans l'espoir de ne rien manquer de ce fabuleux spectacle. Les hommes partent au travail, les voitures défilent, et les femmes restent, pour la plupart, à la maison pour s'occuper des enfants. L'odeur de muffins tout chauds provenant de l’entrebâillement de porte de la vieille madame Roslyn est omniprésente, et on peut apercevoir, au loin, le jeune garçon à vélo qui lance quotidiennement les journaux devant chaque maison. Accoudée sur le balcon, mon regard se promène de gauche à droite. Mme Silverston, petite vieille fouineuse et mauvaise langue, promène son chien nonchalant. Je l'entends râler entre ses dents, tirant chaque fois un peu plus sur la laisse. Non loin d'elle, les gamins des Wildmorth jouent, se chamaillent et s'éclaboussent dans leur petite piscine. Les rires de ces derniers me bercent quelques secondes, brusquement interrompus par le bruit de la tondeuse à gazon du voisin. C'est dans un élan forcé que je lui adresse un hypocrite petit signe de la main. Il me regarde un instant, sourit légèrement et commence à tondre sa pelouse qui, pourtant, me semble déjà parfaite. Sa femme, Mme De Lacourt, est non loin. Ils viennent d’emménager, arrivant tout droit de France à la recherche d'un peu de tranquilité. Il ne nous a fallu, mon mari et moi, que quelques jours pour comprendre que c'était elle qui portait la culotte. Les bras croisés, elle surveillait les moindres faits et gestes de son cher mari, les sourcils froncés et l'air grave.
Oui, c'était une matinée plus qu'ordinaire. Jusqu'à ce que le calme paisible de la rue soit brusquement interrompu par un claquement de porte et le bruit d'une voiture qu'on démarre à toute allure. " Va te faire foutre, Peter Buckley ! " Au loin, madame Buckley hurlait sur son mari, alors qu'il tenait fermement la porte de la voiture. " Mais c'était une erreur ! Elle n'est rien pour moi ! " " Tu pouvais pas trouver quelqu'un d'autre que la femme de ménage, peut être ?! C'est trop tard, Peter, j’appelle mon avocat, je divorce ! " Ce fut alors une curiosité avide qui empara chaque habitant de South Yarra Street, puisque tout le monde s'arrêta, le temps d'un instant, pour observer le fabuleux spectacle qui s'offrait à eux.

© rédigé par skinny love., pour the girl next door.
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