la charité lui donne envie de vomir. ✜ il mange comme un crevard et pourtant il ne prend jamais un gramme. ✜ il parle couramment l'anglais, le grec, l'italien et le russe. ✜ il rêve de vivre en indonésie et d'avoir une petite asiatique genre pas chère qui viendrait lui ramener son petit-déjeuner au lit tous les matins. ✜ il a fait du mannequinat de cinq à dix-sept ans, avant d'en avoir marre et de tous les envoyer se faire foutre. ✜ il se mord constamment l'intérieur de la joue, que ce soit par gêne, colère ou stress. ✜ il commence toujours ses journées avec un joint. ✜ il écoute énormément de rap et de la dubstep. ✜ ses origines sociales font de lui quelqu'un de très cultivé, même si on dirait pas toujours. ✜ il a fait de la natation, du tennis, du golf, de la boxe, du squash, et a remporté de nombreuses compétitions d'athlétisme et de surf mais a tout lâché lorsqu'il a commencé à toucher à la drogue. ✜ il aime pas tellement les gens; en général, il s'emmerde avec eux. ✜ sa mère est surnommé "la pute de melbourne", parce qu'elle s'est tapé au moins plus de la moitié des hommes de la ville. ✜ il raffole de la nourriture française. ✜ il aime bien dépuceler des petites minettes, mais en réalité son truc c'est les mecs. juste qu'il assume pas.

l'éclat des vagues sur sa peau, le sable qui se mélange dans ses cheveux, l'air marin qui lui brûle presque les poumons, et someday dans les oreilles, c'est comme le vent de la liberté qui l'entraîne et le pousse, l'arrache de la terre et l'emmène dans le ciel. « mec, tu fais quoi? » poseidon ouvre les yeux, la bouche pâteuse, un mal de crâne lui broyant la cervelle, le désert dans sa gorge et les montagnes russes dans son estomac. « je vais vomir. » dis pas d'connerie, lui répond l'autre, tu tiens mieux le chon que bob et wiz khalifa réunis. c'est sûrement l'effet de la mer, ce truc-là il y est plus vraiment habitué, même s'il va falloir qu'il s'y fasse maintenant que c'est là qu'il va crécher. il se sent un peu comme un sdf qu'on a collé dans une maison, genre il a pas le choix, genre il est obligé de rester, alors que quand il veut il fait sa valise et il se casse. même sans valise. mais il en a pas tellement envie. retrouver la grèce, les gens qui se plaignent, la crise économique, les enfants. et puis au moins ici, presque personne le connaît, personne d'intéressant ou d'assez dangereux pour qu'il puisse avoir peur. de toute façon, comme tout branleur qui se respecte, poseidon a jamais peur. ni du noir, du vide, des araignées, des espaces clos, des canards cachés, des nains, ni de la mort, ni de la vie. il prend un peu tout à la légère, alors forcément il va toujours dans l'excès. proposez-lui un verre et il videra la bouteille. « un jour, je deviendrai un gars bien. genre j'irai à la fac, je serai fiancé, et mon père sera trop content. » au final il referme les yeux, toute cette diarrhée verbale lui donne la nausée. pourtant c'est son pote, voyez, ils se connaissent depuis qu'ils ont deux ans, ils passent tous leurs étés ensemble, mais poseidon a jamais compris c'qu'il foutait avec un mec comme ça. toujours à l'ouest. toujours tellement déconnecté. mais bon, c'est l'seul gars du monde qui réussit à le supporter, lui et ses défauts de merde, celui avec qui il peut tout faire, parce que c'est lui, c'est eux. « si un jour j'dois enterrer un corps, tu m'aideras, nigga? » parce qu'il a des origines afro-américaines il pense dominer le monde avec ses expressions ridicules. ferme ta gueule, qu'il lui répond nerveusement avant de se lever. « j'vais voir sana. »

sana, c'est une drôle de fille, le mélange entre une panthère et un piranha. poseidon l'aime bien, parce qu'elle est belle, plutôt drôle, et pas mal intéressante quand elle est défoncée. elle achète beaucoup, aussi, alors ça lui fait des tunes en plus et quand elle est vraiment en l'air il a même le droit de la baiser. une fois, comme ça, il lui a proposé de s'aimer. elle a dit non, mais sanara dit toujours non, elle est comme ça, elle veut faire plaisir à personne, même pas à elle-même. « qu'est-ce que tu fous là? » à peine le pas de la porte franchi qu'il se fait attaquer, direct, une vraie bête sauvage. faut dire qu'il a pas tellement appris à taper avant d'entrer chez les gens, encore moins chez sana, c'est un peu comme chez lui, sa deuxième maison, son jardin secret. son regard se bloque sur l'immense valise posée aux pieds de la jeune fille; elle y balance des tas de sachets bourrés de fringues, de maquillage et de dope. classique. « et toi? » elle s'arrête brusquement et le regarde, comme si il avait subitement de l'importance, comme si ce qu'il venait de dire comptait pour elle. c'était faux. j'me casse, qu'elle balance comme ça. il croise les bras et baisse la tête, à l'image d'un gosse qui se met à bouder parce qu'on vient de lui dire quelque chose qui lui déplaît. il a envie de lui dire non, pars pas, tu vas me manquer donc reste ici pour moi, mais les mots restent bloqués dans sa gorge, ça sort pas, ça l'étouffe, même. il hausse les épaules, recule d'un pas et franchi de nouveau la porte. « pauvre raté. »